Considérée comme la dernière dentellière de France aux fuseaux mécaniques, Tiphaine exerce son savoir-faire unique à la Société Choletaise de Fabrication à Andrezé. Découvrez un métier atypique au cœur des Mauges.
Du tourisme à la dentelle
C’est par une visite dans une entreprise de dentelle au Puy en Velay que Tiphaine découvre le métier de dentellière. Après un BTS Tourisme, elle décide de s’orienter vers une autre voie et décide de tenter l’expérience en se formant.
Sans école pour transmettre ce savoir, les anciens propriétaires de l’entreprise lui apprennent tout pendant 1 an avant le rapatriement des métiers à Andrezé. Une formation intense pour comprendre le mécanisme des métiers, monter les machines ou encore dessiner les jacquards (patron des dentelles).
Ce métier atypique et unique lui a tout de suite plu par la variété des projets et le plaisir de réaliser quelque chose de ses propres mains.
Dentellière : un métier manuel passionnant
Avec 70 métiers à dentelle rapatriés dans les Mauges dont 60 installés dans l’usine, les machines tournent au cœur de l’atelier. Au milieu des allées, on est impressionné par le bruit des métiers et l’odeur de la térébenthine qui émane des métiers.
Ici, on fabrique des rubans de dentelles contrairement à la dentelle réalisée dans le nord de la France. La technique aux fuseaux mécaniques se rapproche du tressage.
Pour l’anecdote
On retrouve également des métiers à dentelle aux fuseaux mécaniques au Japon, mais pour la fabrication de cordes pour les haoris.
Et comment fabrique-t-on la dentelle ?
Du dessin, à la création des jacquards jusqu’à la confection des dentelles, Tiphaine suit chaque étape de la fabrication. De quelques jours à plusieurs mois, c’est un travail minutieux et de longue haleine pour la dentellière.
À la réception du modèle envoyé par le client, le dessin sur papier débute. Elle sait que tel fil doit faire tel trajet.
Unique à chaque création, place maintenant à la réalisation du jacquard. Ce patron est la ligne conductrice du métier pour réaliser les motifs. Réalisés sur du carton, les jacquards sont cousus entre eux sous forme de cercle pour qu’ils tournent de manière répétitive sur le métier.
Plus de 2000 modèles existent au cœur de l’usine pour la réalisation de dentelles uniques. La plus vieille pièce retrouvée date de 1952.
C’est là que les métiers entrent dans la danse avec le paramétrage des machines. Et là, cela peut prendre des jours, voire des semaines. « Tout se joue aux détails près » explique Tiphaine. Il faut tester, et entre la théorie et la pratique, c’est différent.
Plus le motif est long, plus le jacquard est long et plus le travail est long !
Avec quelle matière ?
Coton, lin, polyester et élastique sont utilisés pour la fabrication des rubans de dentelle selon la demande des clients. La Société Choletaise de Fabrication est dans une démarche durable et utilise au maximum des matières bio pour leur création.
Et la transmission dans tout ça ?
Pas d’école pour apprendre ! Tout se passe dans l’atelier pour transmettre ce savoir-faire. Depuis 1 an, Tiphaine transmet son savoir à Katia, qui s’épanouit pleinement dans l’atelier, afin d’être deux à se relayer sur les métiers.
Ce savoir-faire français, peu de personnes le connait. Unique, il ne rentre dans aucune case par son côté créatif et technique.
🏭 Découvrez ce savoir-faire lors des visites à la Société Choletaise de Fabrication qui ouvre ses portes au public à l’occasion de l’opération « C’est quoi ton entreprise ? » du 1er au 31 octobre.