L’administration royale implante près de la Loire, dans la ville basse, un bureau des traites (douane sur les transports), un entrepôt de tabac et un grenier à sel desservant une quarantaine de paroisses des Mauges. Au XVIIIème, 13 000 tonnes de sel remontaient la Loire.
Surnommé, "l'Or Blanc", le sel est un produit servant à la conservation des aliments. Transporté depuis la côte Atlantique, le sel est imposé de fortes taxes en pays de Grande Gabelle comme en Anjou, et soumis à l’achat d’une quantité obligatoire.
Sur l’autre rive de la Loire, la Bretagne est exempte de taxe et vend le sel à très bas prix, jusqu'à 10 fois moins cher, ce qui engendre une active et inévitable contrebande.
Les faux sauniers, souvent des pêcheurs de Loire dont ce trafic illégal était un complément de ressource, étaient traqués par une compagnie de gabelous, les douaniers, souvent le nuit. Et oui, il n'y avait qu'à traverser la Loire pour obtenir du sel à moindre coût ! Proche du grenier à sel, l’administration du grenier à sel pouvait prononcer des peines de prison comme l’envoi aux galères. Une dizaine de prisonniers (hommes et femmes) décèdent dans ses geôles lors du grand hiver de 1709.
Le grenier à sel de Saint-Florent-le-Vieil est le témoin du grand traffic saunier qui a eu lieu entre l'Anjou et la Bretagne lorsque la taxe sur le sel, la gabelle, était imposée.